En achetant un premier smartphone à leur enfant, les parents s'inquiètent souvent de son accès à internet. Quelles applications utilise-t-il ? Sur quels sites navigue-t-il ? Passe-t-il une partie de la nuit rivé à son écran au détriment de son sommeil ? Autant de questions qu'il est normal de se poser face aux multiples dangers du web. Avec un système de contrôle parental bien configuré, vous gardez la main sur les usages du smartphone par votre enfant.
Le système de contrôle parental est un dispositif installé sur le smartphone (ou configuré sur la box internet du foyer) permettant de restreindre l'accès de l'enfant à certains sites et/ou applications. Si votre enfant souhaite naviguer sur un site préalablement interdit ou télécharger une application que vous n'avez pas autorisée, un pop-up s'ouvre et demande d'entrer le code secret. Sans ce code, l'accès au contenu est bloqué, tout simplement. Il est également possible de programmer une déconnexion automatique du wifi à une heure donnée, d'afficher un message de temps d'utilisation atteint, de bloquer les achats en ligne, de géolocaliser l'appareil et même d'en prendre le contrôle à distance avec votre terminal numérique.
S'il est aujourd'hui difficile de refuser un smartphone à son enfant tant l'appareil occupe une place centrale dans notre quotidien, le contrôle parental a l'avantage de rassurer les parents et de fixer des limites à son utilisation, autant sur le temps d'écran que sur les contenus. Alors qu'un pré-adolescent de 11 ans passe en moyenne une heure quotidienne sur son smartphone, un ado de 14 ans peut y consacrer quatre à cinq heures par jour, d'après le rapport d'étude de l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique (OPEN) réalisée en 2024. Il l'utilise majoritairement seul dans sa chambre, sans le regard attentif de ses parents sur ses usages. Selon l'article de Jocelyn Lachance, socioanthropologue de l'adolescence, paru dans le Livre Blanc de l'OPEN en 2024, "89 % des parents disent redouter leur 'dépendance aux écrans'", 88 % "l'exposition à des informations mensongères", 85 % "le risque de délaisser d'autres loisirs". Angélique Gozlan, docteur en psychopathologie, ajoute qu'ils sont 87 % à craindre "que leur enfant ne soit victime de cyberharcèlement". On peut également citer l'accès à des images violentes, à la pornographie, aux arnaques en ligne et aux prédateurs en tous genres, sans oublier les troubles psychologiques (perte d'estime de soi ou narcissisme exacerbé, désocialisation, difficultés d'attention…) et physiques (manque de sommeil, troubles alimentaires, surpoids, perte d'intérêt pour les activités sportives…).
En juillet 2024, la loi Studer est entrée en application en France. Elle impose à tous les fournisseurs de smartphones sur le territoire de préinstaller un dispositif de contrôle parental entièrement gratuit et accessible. Il se configure lors de la première mise en service de l'appareil, mais, si vous avez manqué cette étape, vous pouvez le faire à tout moment en vous rendant dans les paramètres de l'équipement. Toutefois, ses fonctionnalités minimales peuvent ne pas répondre à vos besoins de contrôle parental. Il est alors possible d'installer une application supplémentaire comme Kids Place ou FamiSafe, disponibles sur Android et iOS. Les opérateurs mobiles (Orange, Bouygues Telecom, SFR…) et certains antivirus (Norton…) proposent aussi des systèmes de contrôle parental compris dans le forfait mobile ou en option.