Certains parents souhaitent que leur enfant soit plus intelligent que la moyenne. Cela les encourage parfois à pousser la porte des cabinets de psychologue afin de recourir à un test de quotient intellectuel (QI). Il s'agit d'un moyen de situer l'enfant sur une échelle précise, en sachant que le score de QI moyen se situe entre 90 et 110. Si vous soupçonnez une haute potentialité chez votre enfant, faut-il pour autant franchir le pas ? Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette manière d'évaluer l'intelligence de votre progéniture.
Pour identifier une haute potentialité intellectuelle, il convient de passer un test de QI auprès d'un psychologue ou neuropsychologue. Votre enfant sera considéré comme HPI s'il obtient un score dépassant 130, soit 30 points au-dessus de la moyenne, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette valeur est mesurée à l'aide de l'échelle de Wechsler, utilisée pour la première fois en 1959 aux États-Unis.
Aussi appelé test psychométrique, le test de QI – d'une durée de 60 à 90 minutes – est différent en fonction de l'âge de votre enfant. Le WISC-R concerne les enfants entre 6 et 16 ans. Au programme, de la compréhension verbale, du raisonnement perceptif, des exercices de mémoire immédiate et de compétences neuro-visuelles. La combinaison des indices permet l'obtention du QI total.
"Des gens se font du beurre avec le haut potentiel", avertit Nicolas Gauvrit, enseignant-chercheur en sciences cognitives qui a co-dirigé le livre Psychologie du haut potentiel, dans Ouest-France. Sylvie Tordjman, professeur de pédopsychiatrie et responsable du Centre national d'aide aux enfants et adolescents à haut potentiel, dénonce également un effet de mode : "(…) un enfant sur trois qui nous arrive n'est, en fait, pas à haut potentiel intellectuel".
Mieux vaut se méfier des tests de QI effectués à distance, en ligne ou par téléphone. Ils n’ont pas plus de valeurs que ceux que l’on trouve dans les magazines. Faites également attention à ce que la psychopraticienne Emmanuelle Piquet, co-auteur de l’ouvrage Nos enfants sous microscope : TDAH, haut potentiel, multi-dys & Cie nomme un "business des diagnostics” dans le Huffington Post. Elle dénonce les prix pratiqués par certains psychologues. En moyenne, un test de QI coûte entre 200 et 400 euros.
La fiabilité des tests de QI, effectués par des professionnels, ne sont pas à remettre en cause. Ce sont "les seuls outils capables de mesurer 'l'intelligence générale' de manière fiable et prédictive", estime l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
L'Inserm émet toutefois des bémols, notamment sur la manière d'évaluer. Les tests de QI "n'évaluent qu'un nombre restreint de capacités", estime-t-il. Par exemple, les compétences artistiques ou créatives ne sont pas prises en compte. Par ailleurs, "les scores de QI (…) sans interprétation par un psychologue agréé ne veulent pas dire grand-chose (…). Ces chiffres doivent être interprétés à la lumière de l'histoire et de la personnalité de l'individu".
Une fois le haut potentiel intellectuel de votre enfant identifié, son établissement scolaire doit prendre des mesures car il fait partie des élèves à besoins éducatifs particuliers. Le Code de l'éducation prévoit des aménagements afin que les élèves HPI développent leur potentialité. La mise en place s'effectue avec l'équipe enseignante et le psychologue de l'Éducation nationale.
Il s'agit d'adaptation des rythmes d'apprentissage. Le contenu de l'enseignement est enrichi et approfondi pour votre enfant. Ainsi " La scolarité peut être accélérée en fonction du rythme d'apprentissage de l'élève".