Votre enfant ou adolescent subit des moqueries de ses camarades en raison de son système pileux ? Lorsqu'elles se répètent, elles peuvent virer au harcèlement à l'école ou au cyberharcèlement en ligne et avoir des répercussions très négatives. Voici des conseils pour intervenir et accompagner votre enfant dans l'acceptation de sa pilosité ou l'aider à la cacher au regard d'autrui.
À la puberté, la pilosité commence à se développer plus ou moins vite et intensément selon les individus, en fonction du taux d'hormones androgènes. Les filles voient leurs poils pousser sur le pubis et les aisselles, ceux des jambes continuent de pousser également. En plus de ceux-là, les poils au menton, sur la lèvre supérieure et le torse se montrent chez les garçons. Tant qu'il s'agit d'un fin duvet peu visible, les jeunes pubères s'en accommodent, mais si le système pileux s'emballe, ils peuvent s'en trouver complexés. Dans les cas féminins les plus importants, on parle d'hypertrichose simple (pilosité abondante), voire d'hirsutisme lorsque les poils apparaissent en nombre sur des zones normalement glabres chez les femmes, explique l'Assurance Maladie. Chez les garçons, les poils sont un signe de virilité communément accepté, même si la moustache naissante peut faire l'objet de moqueries. Chez les filles, en revanche, les diktats de l'apparence font la chasse aux poils et l'éloge du corps glabre. Maryline Hamon, directrice psychologue à la Maison de l'Adolescent de Champigny-sur-Marne (94), interrogée par Vous par Macif sur le "body shaming", rappelle que, sur les filles, "les poils, c'est sale" d'après l'imaginaire commun. Pour seulement quelques poils disgracieux ou une pilosité plus abondante, les moqueries et insultes peuvent fuser à l'école. Les enfants victimes sont parfois comparés à des singes et rabaissés par les harceleurs, avec tous les effets négatifs que peut impliquer un tel harcèlement sur leur image et leur estime de soi.
L'Enquête Harcèlement 2023 réalisée par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) et l'Éducation Nationale révèle que le harcèlement concerne 5 % des élèves du CE2 au CM2 et 6 % des collégiens. Les brimades liées à l'apparence physique comptent parmi les principaux faits rapportés par les élèves interrogés et englobent celles qui concernent la pilosité des ados. Ce n'est donc pas un fait isolé. En tant qu'adulte, vous avez le recul nécessaire pour relativiser les quelques poils visibles que votre ado veut absolument faire disparaître afin de ne plus subir les brimades à l'école, mais ce n'est pas le cas des harceleurs qui y voient l'occasion facile de se moquer. Si votre enfant vous rapporte qu'il est victime de harcèlement ou de cyberharcèlement, ou si vous observez des changements de comportement typiques à la maison, mieux vaut intervenir rapidement. Pour lutter contre le harcèlement scolaire, l'Éducation Nationale a mis en place une procédure. Vous devez dans un premier temps demander une entrevue avec le chef d'établissement afin d'expliquer les difficultés de votre enfant. L'équipe éducative se chargera d'étudier la situation, de déployer un dispositif de protection de la victime et de confondre les harceleurs puis de les sanctionner. Si les faits ont lieu sur les réseaux sociaux, le 3018 (numéro national gratuit et confidentiel) est votre meilleur interlocuteur. Enfin, si les moqueries persistent ou prennent des proportions importantes, vous pouvez porter plainte contre les auteurs.