En France, plus d'un enfant sur dix vit dans une famille recomposée avec un de ses parents et un beau-parent, selon les données de l'Institut national d'études démographiques (INED). Quand on est beau-parent, il peut être difficile de trouver sa place lorsqu'il s'agit de l'éducation des enfants et de la participation à la vie de la maison. Délicat, mais pas impossible ! Si vous ne voulez pas rester simple spectateur, Aidodarons vous aide à vous investir, à vous faire accepter et respecter, à vous impliquer sans "usurper" la place de l'autre parent.
C'est d'abord au nouveau couple de discuter du projet éducatif et de tomber d'accord sur une vie de famille recomposée qui convienne à chacun. En effet, il n'y a pas de recette toute faite pour cette nouvelle coparentalité, affirme Gloria Repond Azinhaga, psychologue spécialiste des familles recomposées, sur le site Les Nichées. Certains beaux-parents souhaitent s'impliquer totalement et avoir leur mot à dire sur tous les aspects éducatifs. D'autres préfèrent laisser la responsabilité des enfants au parent biologique et participer superficiellement. D'autres, enfin, choisissent un simple rôle de "bon copain" en marge. À vous donc de discuter en couple de ce que vous attendez de cette nouvelle relation avec les enfants de votre conjoint. Vous saurez ainsi le terrain que ce dernier est prêt à vous céder s'il est très protecteur et ce qu'il attend réellement de vous s'il souhaite partager la parentalité à parts égales. Comme le rappelle l'experte, le nouveau coparent ne remplace pas l'ex-conjoint parent biologique de l'enfant, il s'ajoute aux figures parentales.
Accepter la nouvelle figure parentale est toujours plus facile pour les plus jeunes que pour les grands enfants et les ados. Ces derniers ont besoin de temps avant de se laisser apprivoiser par le beau-parent. "Si on veut aller trop vite, on peut donner l’impression que l’on souhaite remplacer l’autre parent et imposer quelque chose de différent", explique Marine Manard, neuropsychologue et autrice de Eduquer sans violence, au site spécialisé Les Nichées. Au contraire, prenez le temps de les rencontrer, de vous intéresser à eux et de vous faire accepter avant d'imposer votre éducation parentale. Cela vous évitera bien des conflits et le blessant "t'es pas ma mère/mon père !" Psychologue canadienne spécialiste de la famille, Nadia Gagnier conseille de s'adapter au rythme de l'enfant. Un temps d'observation et de participation graduelle s'impose avec les enfants méfiants tandis que vous pouvez aller plus vite s'ils s'attachent promptement à vous. Dans tous les cas, votre conjoint doit cautionner vos remarques, demandes et injonctions. Sans cela, les enfants ne les percevront pas comme légitimes.
Une fois que vous avez trouvé votre place de nouveau coparent auprès de votre nouveau conjoint et de ses enfants, vous pouvez contribuer à leur éducation. Si vous êtes très investi, vous érigez ensemble les règles de vie de la maison sur la participation aux tâches domestiques, les heures de sortie, la gestion des écrans… Comme dans toute famille, pensez à rendre les grands enfants et les ados actifs dans l'élaboration des règles afin de faciliter leur adoption. Si vous éprouvez des difficultés à trouver votre place ou si vous ne souhaitez pas devenir un coparent à part entière, votre contribution peut rester superficielle, au moins temporairement. La place du beau-parent est encore inconfortable car ce tiers n'est pas encore reconnu légalement comme figure parentale, explique Virginie Bertran, avocate spécialiste de la famille à Montpellier, sur son site. Par exemple, vous n'avez pas le droit d'accompagner l'enfant chez le médecin ou d'aller le récupérer à l'école sans document signé par l'un des deux parents. Certains "actes graves" tels qu'une opération chirurgicale (même en urgence) ou une radiation scolaire requièrent obligatoirement leur présence.