La rentrée scolaire est souvent l'occasion de franchir une étape pour les enfants et adolescents. Outre le passage à un niveau supérieur, chaque année, un pas de plus vers l'autonomie est fait. Quelques pistes pour les accompagner au mieux.
"L’éducation doit promouvoir à la fois le développement de l’individualité et celui de la société. La société ne peut pas se développer si l’autonomie des individus ne progresse pas." Ces mots sont ceux de Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne à qui l'on doit la fameuse "méthode Montessori. Mais alors, comment s'y prendre ? Tout d'abord, il faut garder en tête que l'autonomie est un apprentissage sur le long terme. Elle ne sera donc pas acquise en une seule journée. Ensuite, son apprentissage dépend énormément de l'attitude des parents envers leur enfant.
Un parent qui préfère faire lui-même par manque de temps n'aidera pas son enfant à devenir plus autonome. Il en va de même pour un parent trop perfectionniste, qui souhaiterait que tout soit fait comme il le veut, au cheveu près. Pareil pour un parent qui estime que c'est lui qui a voulu des enfants et qu'il lui incombe donc de faire toutes les tâches ménagères. Ainsi, le blog Apprendre et éduquer de Caroline Jambon, ex-professeure des écoles et auteure de plusieurs livres sur l’éducation, propose de commencer par formuler des demandes adaptées à l'âge de l'enfant. Il va de soi qu'un enfant de 6 ans ne sera pas en mesure de passer au pressing récupérer le tailleur de maman avant de rentrer se pencher sur la déclaration d'impôts des parents.
En revanche, mettre et débarrasser sa table, vider le lave-vaisselle, ranger ses jouets dans sa chambre, mettre ses affaires sales dans la panière de linge à laver et prendre sa douche tout seul (quoique sous supervision pour les plus jeunes) peuvent faire partie de ses tâches. L'idéal pour que cela puisse fonctionner est d'adapter l'environnement. Mettre les assiettes et les verres dans des placards à sa hauteur permettra davantage son autonomie, que ce soit pour mettre la table ou vider le lave-vaisselle, par exemple. Tout comme l'installation de bacs de linge sale différents pour séparer les couleurs du blanc.
Dans ces tâches, les parents doivent apprendre à doser leur aide. Il s'agit de montrer comment faire progressivement pour ensuite laisser l'enfant faire, qu'il fasse bien ou mal. Tout encouragement est le bienvenu, insiste le site Naître et grandir. À partir de 5 ans,votre enfant fait des choix, qui souligne qu'il faut rester positif et davantage souligner les réussites que les échecs. Les parents doivent également se retenir de vouloir faire à la place de l'enfant, mais aussi laisser le droit à l'erreur et accepter plutôt de montrer comment réparer si casse il y a.
Il est également primordial de laisser du temps à l'enfant. Si celui-ci est chargé de s'habiller tout seul le matin, mais qu'il met 10 minutes de plus, alors mieux vaut envisager un réveil 10 minutes plus tôt que de lui hurler dessus parce qu'il met tout le monde en retard. Pareil pour la préparation de son sac d'école. Attention également à ne pas surprotéger l'enfant. Un parent qui panique à l'idée de voir son enfant porter une pile d'assiettes ne lui renvoie pas une image de confiance, ce qui peut lui faire perdre sa confiance en lui-même. Pareil lorsqu'il y a un conflit entre deux enfants. Mieux vaut apprendre au sien à régler son conflit tout seul plutôt que de s'en mêler directement. Cela passe par la discussion : comprendre ce qui s'est passé, ce qui a gêné l'enfant et l'encourager à le formuler correctement à l'autre enfant, voire à trouver une solution.
Qui dit autonomie, dit aussi affirmation des goûts et de la personnalité. Rendre son enfant plus autonome consiste également à accepter qu'il ne fera pas les mêmes choix que ses parents. Si une fille ne souhaite plus mettre de robes ou de rose, les parents doivent aussi le tolérer. Il est également important pour les parents d'encourager les prises d'initiatives, même s'il faut se résigner à déjeuner tous les samedis matins avec un café mal dosé. En conclusion, en développant l'autonomie de l'enfant, le parent doit accepter de perdre un peu la main sur certains choix et que tout ne sera plus "parfait" dans le sens où il l'entendait.