Mamans solos : tout comprendre à la pension alimentaire et à l'ASF

En France en 2023, 23 % des enfants mineurs vivent dans une famille monoparentale, dont 82 % avec leur mère, selon les données de l'INSEE publiées début 2025. Dans 34 % des cas, la cheffe de famille est sans emploi, mais un emploi ne garantit pas pour autant la sécurité financière du ménage. Afin de limiter la précarité, outre la pension alimentaire, des aides spécifiques sont versées à la famille monoparentale, comme l'Allocation de soutien familial (ASF).

Pension alimentaire : quelles obligations ?

Le Service public définit la pension alimentaire comme une "contribution financière, versée par l’un des parents à l’autre, pour participer aux frais liés à l’entretien et à l’éducation de l'enfant" après une séparation, et ce, jusqu'à la fin de ses études. En garde classique ou en garde alternée, son versement est une obligation légale, avec un montant "fixé en fonction des revenus des parents et des besoins de l'enfant", à l'amiable ou sur décision juridique. La pension alimentaire est déclarée aux impôts par les deux parties. Celui qui la verse peut la déduire et celui qui la perçoit la déclare comme revenu. La question de sa défiscalisation pour le parent en charge de l'enfant n'a pas encore été tranchée par le gouvernement à ce jour, malgré les demandes relayées par les associations, dont la Fondation des Femmes. Si la pension n'est pas versée, ou seulement partiellement ou de manière irrégulière, quelle que soit la raison (refus pur et simple, défaut de moyens financiers…), il est possible de faire un recours et de demander un recouvrement d'impayés, selon le Service public. Vous pouvez ainsi saisir l'Agence de recouvrement et de l'intermédiation des pensions alimentaires (ARIPA), un commissaire de justice, le tribunal judiciaire, voire le Trésor public.


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L'ASF : une aide complémentaire ou alternative à la pension alimentaire

Face au dédale administratif, il n'est pas toujours aisé de faire valoir ses droits, ni de simplement les connaître. Pourtant, la Caisse d'Allocations familiales (CAF) et la Mutualité sociale agricole (MSA) proposent différentes aides dédiées aux familles monoparentales. Parmi elles, l'Allocation de soutien familial (ASF) est allouée à celles ou ceux qui ne parviennent pas à obtenir de pension alimentaire de leur ex-conjoint(e). Elle remplace l'ancienne Allocation de parent isolé (API). Pour en bénéficier, il faut "vivre seul(e), résider en France et avoir au moins un enfant à charge pour lequel l'autre parent ne participe plus à l'entretien depuis au moins un mois ou vous verse une pension alimentaire inférieure à 199,19 €", explique le Service public. Si une pension inférieure est versée, l'ASF vient la compléter à hauteur de 199,19 € (avec un montant mensuel minimal de 15 €). Si vous ne percevez pas de pension alimentaire, l'organisme mettra en place une mise en recouvrement pour récupérer jusqu'à 24 mois d'arriérés. Dans le cas où l'autre parent n'est pas en mesure de payer par manque de moyens, l'ASF est versée. Enfin, si aucune pension alimentaire n'a été fixée par une décision de justice, vous bénéficierez de l'ASF pendant quatre mois puis uniquement si vous vous acquittez des démarches pour définir officiellement une pension (ou si l'autre parent ne peut pas payer). Si vous remplissez les conditions, il vous suffit de demander l'ASF via le formulaire de la CAF ou le formulaire de la MSA. Elle est due dès le premier mois suivant la séparation des parents.

3 conseils pour percevoir vos droits en famille monoparentale

Vous faire accompagner

Conseil Aidodarons 1/3

En cas de difficultés à percevoir la pension alimentaire de votre ex-conjoint(e), vous pouvez faire appel à un médiateur familial ou aux services dédiés d'ARIPA.

Bien estimer la pension alimentaire

Conseil Aidodarons 2/3

Dans le cas d'une décision amiable, mieux vaut bien estimer la pension due pour chaque enfant à charge. Vous pouvez utiliser l'outil d'estimation ARIPA (résultat strictement indicatif).

Fournir tous les justificatifs

Conseil Aidodarons 3/3

Un seul document manquant ou une case à cocher oubliée peut annuler vos droits. Prenez donc le temps de vérifier soigneusement chaque démarche.

 

Après dix ans en tant qu'assistante administrative puis professeur documentaliste de l'Éducation Nationale, et des formations aux métiers du web, je rédige des articles sur des sujets très variés. Aujourd'hui maman, je suis les tendances actuelles sur la parentalité et le développement de l'enfant pour fournir des informations fiables mais neutres à mes lecteurs.