Premier soutien-gorge : à quel âge et comment bien choisir ?

Symbole fort du passage à l’adolescence, le premier soutien-gorge soulève souvent de nombreuses questions chez les parents. À quel moment est-il nécessaire ? Peut-il gêner le développement de la poitrine ? Comment accompagner son enfant sans le ou la mettre mal à l’aise ? On fait le point sur ce sujet sensible, entre biologie, confort et confiance en soi.

Le premier soutien-gorge n’est pas qu’une affaire de taille. C’est une étape symbolique du développement pubertaire, souvent chargée en émotions et en questions d’image corporelle. Pour certains enfants, le besoin de porter un soutien-gorge peut apparaître dès 9-10 ans, pour d’autres bien plus tard. Tout dépend du rythme de développement, largement variable et parfaitement normal entre 8 et 13 ans selon les données de l’Assurance Maladie.

Mais attention : porter un soutien-gorge trop tôt ou mal adapté ne bloque en rien la croissance mammaire. C’est un mythe. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) confirme que le développement de la poitrine dépend exclusivement de facteurs hormonaux et génétiques, et non d’un quelconque port de sous-vêtement.

Ce qui peut poser problème, en revanche, c’est un soutien-gorge mal ajusté : trop serré, irritant, ou qui comprime la poitrine. Non seulement il peut provoquer des douleurs ou une gêne dans les mouvements, mais il peut aussi nuire à l’image de soi, surtout si l’enfant a le sentiment qu’il ou elle est « forcé·e » de grandir.

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Accompagner sans brusquer : créer un espace de parole et de choix

L’approche recommandée par les professionnels de santé et les psychologues de l’adolescence est d’adopter une posture d’écoute et de soutien, sans pression. Rien ne sert de proposer si aucune demande n’est faite et que la poitrine n’est pas développée. Dans la majorité des cas, ce sont les frottements au sport, la gêne en se changeant ou les remarques de camarades qui déclenchent la demande. Plutôt que de choisir à leur place, il est recommandé d’emmener l’enfant pour essayer différents modèles, dans des boutiques bienveillantes ou avec des conseillères formées.

Le plus adapté pour une première fois ? La brassière sans armature, en coton doux, souple et sans couture, souvent disponible en grandes surfaces, magasins spécialisés ou marques pour préadolescents comme Dim, Petit Bateau, Kiabi ou Decathlon. On évitera les modèles trop « femme », avec armatures ou rembourrage, sauf si l’enfant les demande expressément. Encore une fois : être à l’écoute est la meilleure chose à faire.

Le premier soutien-gorge n’est pas un simple vêtement : c’est souvent une porte d’entrée vers une nouvelle perception du corps. Mieux vaut donc en faire une étape rassurante, librement choisie et bien accompagnée, pour poser les bases d’une relation saine à soi-même… et à son image.

Trois conseils simples à appliquer dès maintenant :

Observer sans commenter

Conseil Aidodarons 1/3

Si vous remarquez une évolution corporelle chez votre enfant, inutile de faire des remarques. Préférez une discussion bienveillante, par exemple en parlant d’un souvenir personnel.

Prévoir une première sortie "essayage" ensemble

Conseil Aidodarons 2/3

Cela peut être un moment positif partagé, dans une boutique calme. Laissez l’enfant choisir ce qui lui plaît et ce dans quoi il ou elle se sent bien.

Parler du corps… sans tabou

Conseil Aidodarons 3/3

Le soutien-gorge est un bon prétexte pour aborder d’autres sujets liés à la puberté : changements corporels, émotions, confiance en soi. Un livre ou une ressource adaptée peut aussi servir de support, comme Le grand livre sur la puberté de Catherine Solano ou Cool girls : la puberté en mode confiance de Nina Brochmann.

 

Thelma Susbielle est journaliste, diplômée d'un master à la Sorbonne Nouvelle et d'une licence de Lettres et Sciences Humaines. Spécialisée en pop culture et société, elle est sensible aux problématiques d'éducations et aux questionnements traversés par la jeunesse depuis longtemps.