
Enfants et écrans : les risques sur leur santé
.jpg?width=34&height=34&name=1564491175670(1).jpg)
- De la télévision aux smartphones, les écrans sont omniprésents dans le quotidien des enfants.
- En moyenne, ils passent 2h30 sur des écrans par jour en semaine hors temps scolaire.
- Un usage excessif et non encadré par un adulte présente de nombreux risques pour la santé à tous les âges de l'enfance.
Zéro écran avant 3 ans, pas de jeux vidéo avant 6 ans, pas d'internet avant 9 ans et pas d'internet sans surveillance d'un adulte responsable avant 12 ans. Voilà ce que dit la règle des 3-6-9-12 de Serge Tisseron, psychiatre expert de la question du numérique chez les enfants. Le numérique et ses supports sont si présents dans le quotidien des familles qu'il apparaît difficile de strictement la respecter. Pourtant, il faudrait, car les effets néfastes des écrans sur la santé des enfants sont de plus en plus documentés par les spécialistes.
De la sédentarité au surpoids des enfants : les écrans en cause
Pendant qu'il scrolle sur les réseaux sociaux et joue à des jeux vidéo, l'enfant ne se dépense pas physiquement. Il ne court pas, ne grimpe pas aux arbres ou à la corde, ne fait pas de sport… Or, d'après les données récoltées par l'étude Enfants et écrans - A la recherche du temps perdu, commandée par Emmanuel Macron et parue en 2024, il consacre en moyenne 2h30 journalières aux écrans sur le temps extrascolaire : 2h entre 7 et 9 ans, 2h36 à 10 ans puis entre 4 et 5 heures au collège. Cette activité étant strictement sédentaire, elle empêche l'enfant de se dépenser, de brûler des calories et donc de maîtriser son poids, d'autant plus qu'elle est propice au grignotage. En 2024, la Haute Autorité de Santé (HAS) a fait le point sur le poids des enfants français. 17 % des 6 à 17 ans seraient en situation de surpoids (IMC supérieur à 25) et 4 % seraient obèses (IMC supérieur à 30). Par ricochet, tout le corps en pâtit, notamment le système cardiovasculaire et la capacité à l'effort. Déjà en 2021, la Fédération française de cardiologie tirait la sonnette d'alarme. "En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique", notait François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes. Selon la FFC, "moins de 50 % des enfants respectent les 60 minutes d’activité physique quotidienne préconisées par les autorités sanitaires", préférant consacrer leur temps aux écrans. En tant que parents, vous pouvez agir en instaurant des règles strictes sur le temps d'écran autorisé et en encourageant votre enfant à avoir une activité physique, en l'inscrivant à un cours de sport extrascolaire, en le faisant jouer dans le jardin et en prévoyant régulièrement des sorties familiales en plein air.
Comment les écrans troublent le sommeil de l'enfant
Si les écrans invitent à la sédentarité, ils sont d'autant plus à risque lorsqu'ils sont utilisés le soir. En effet, "la lumière bleue délivrée par les écrans agit sur la sécrétion de mélatonine, et vient perturber directement le sommeil des enfants et adolescents", explique François-Marie Caron, pédiatre, dans le Livre Blanc Parents, Enfants et Numérique publié en 2024 par l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique (OPEN). Cette lumière bleue agit comme un excitant, repoussant les signaux de l'endormissement. L'étude Enfants et écrans - A la recherche du temps perdu relève que "16 % des enfants de 11 ans et 40 % de ceux de 15 ans présentaient un déficit de plus de 2 heures de sommeil par jour, en semaine" par rapport aux 8h30 à 9h de sommeil quotidien recommandées par les autorités sanitaires. Or, le manque de sommeil influe directement sur l'humeur, la vigilance, la concentration, la mémorisation et, plus largement, sur le développement cognitif et le bon fonctionnement de l'organisme. Interviewée par France Inter en mars 2025, Agnès Fabre, professeure de lettres en collège et en lycée, l'observe en classe : "Concrètement, chaque jour dans nos classes, on voit des élèves fatigués, des élèves qui ont du mal à se concentrer, des élèves qui ont des problèmes de santé mentale, des élèves qui ne vont pas bien." Selon la "Règle des 4 pas" de Sabine Duflo, psychologue clinicienne et thérapeute familiale spécialiste de la surexposition des enfants aux écrans, il est important d'interdire les écrans dans la chambre de l'enfant en général et le soir en particulier.
Les problèmes de vue imputables aux écrans
D'après le Livre Blanc de l'OPEN, l'usage excessif des écrans provoque également des problèmes de vue directement et indirectement avec une augmentation notable de la myopie au sein de la population adolescente (et adulte). D'abord parce que les enfants passent moins de temps à l'extérieur et exercent moins leur vision de loin, ensuite parce que garder les yeux rivés sur un écran lumineux engendre des symptômes tels que la fatigue et la sècheresse oculaires, la vision floue, les yeux qui piquent, des maux de tête… Les bonnes pratiques proposées par l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) permettent de réduire les risques de troubles de la vue. La distance entre l'œil et l'écran doit être respectée : 50 cm pour un petit écran, au moins 1,50 mètre pour un téléviseur. La luminosité de l'écran doit être adaptée à celle de l'environnement pour éviter l'éblouissement ou la fatigue des yeux qui "forcent" pour déchiffrer le contenu d'une image trop sombre. Enfin, un temps de pause régulier (20 minutes après 30 à 60 minutes d'écran), si possible dehors à la lumière naturelle, aide l'œil à se reposer.
3 conseils pour contrer les risques sanitaires des écrans sur les enfants
Établir des règles strictes
Conseil Aidodarons 1/3
À la maison, établissez des règles à respecter par les enfants, par exemple celles de Sabine Duflo (pas d'écran le matin, à table, avant de se coucher et dans la chambre).
Montrer l'exemple
Conseil Aidodarons 2/3
Les enfants imitent leurs parents. S'ils vous voient les pouces vissés à votre smartphone ou passer vos soirées devant la TV, ils ne comprendront pas pourquoi vous refusez qu'ils fassent de même
Vous faire accompagner
Conseil Aidodarons 3/3
Si l'usage des écrans de vos enfants vous inquiète, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec un professionnel de santé (pédopsychologue, thérapeute familial…).