Les dangers qui se cachent derrière les écrans de vos enfants

  • Le tout numérique expose les enfants à de multiples dangers dès qu'ils naviguent sur le web sans la surveillance d'un adulte responsable.
  • Parce qu'ils n'ont pas le recul et la maturité nécessaires, ils sont des proies privilégiées pour les personnes malveillantes.
  • En tant que parent, vous pouvez accompagner ces usages et les sécuriser.

Internet est partout ! Sur l'ordinateur, mais aussi sur la tablette familiale, la TV connectée et surtout, sur le smartphone que vous avez offert à votre enfant à l'entrée au collège ou même avant. Si ce sont de formidables outils d'accès à l'information et de communication, ils sont aussi des portes d'entrée vers les enfants insouciants des dangers qui s'y cachent. Entre le cyberharcèlement, les contenus inappropriés et les prédateurs en tous genres, mieux vaut surfer sur le web bien informé et bien accompagné !

Le cyberharcèlement : pourquoi est-ce un risque majeur pour les enfants ?

20 % des élèves de primaire et 22 % des collégiens ont déjà été confrontés à une situation de cyberviolence, d'après les données 2024.) de l'association E-Enfance. Par leur format, les réseaux sociaux, auxquels ils sont massivement inscrits malgré l'âge minimum requis fixé à 13 ans, facilitent les déchaînements de violence entre pairs. Le cyberharcèlement se traduit par des injures, des moqueries, des propos diffamants, des échanges d'images ou de vidéos au désavantage de l'enfant… Bien qu'il ne soit pas directement exposé puisqu'il est derrière son écran, les violences peuvent déborder à l'école ou dans le cadre extrascolaire. Même si l'enfant ne saisit pas la situation comme du harcèlement, elle peut avoir des répercussions importantes sur son estime de soi (58 % des jeunes victimes selon E-Enfance). Les cas les plus graves défraient régulièrement la chronique en se soldant par des suicides d'enfants ou d'adolescents (29 % des jeunes cyberharcelés y pensent). Si vous observez chez votre enfant un repli sur soi, une perte d'intérêt soudaine pour ses passions, ou même la peur d'aller à l'école, mieux vaut l'interroger avec bienveillance sur ce qu'il se passe en ligne et agir. Le cyberharcèlement est un délit puni par la loi, rappelle l'association.

Les contenus numériques inappropriés pour les enfants

Que votre enfant fasse des recherches documentaires pour l'école, s'informe simplement ou scrolle sur les réseaux sociaux, il tombera tôt ou tard sur un contenu inapproprié à son âge. On pense, bien sûr, à la pornographie. Les images peuvent arriver fortuitement sur l'écran sous forme de pop-up (82 % des enfants concernés) ou être recherchées volontairement par l'enfant. La vérification de l'âge se limitant à une déclaration sur l'honneur de la majorité en un clic, l'accès est facile. Selon une étude de ARCOM en 2023, 51 % des garçons de 12-13 ans consultent des sites pornographiques. Ici encore, les risques sont importants pour l'enfant, explique E-enfance. Il peut être profondément choqué par le contenu, développer des troubles du sommeil, une image biaisée de la sexualité… Mais la pornographie n'est que la partie émergée de l'iceberg et les contenus inappropriés sont variés : incitation à la haine, au terrorisme, au suicide, à la consommation de produits illicites, violence physique ou psychologique… Même l'offre de vidéo à la demande propose pléthore de programmes non adaptés, pourtant accessibles sur le compte familial, bien que la loi impose un marquage sur chaque programme avec l'âge minimum recommandé. L'association E-enfance recommande aux parents d'être attentifs à un changement de comportement que pourrait expliquer l'exposition à des contenus violents, notamment le développement de l'agressivité de l'enfant.

Les prédateurs en guet-apens sur le web

Par leur naïveté, les enfants sont des proies de choix pour les personnes mal intentionnées . Ils ne mesurent pas les risques d'entamer une conversation avec un inconnu sur les réseaux sociaux. Derrière le profil d'un enfant de leur âge, peut se cacher un prédateur sexuel. Ce dernier peut partager du contenu sexuellement explicite sans le consentement de l'enfant ou lui demander de se dénuder devant la caméra, de faire des photos de lui… Certains prennent le temps de mettre leur victime en confiance (technique du grooming) en passant de longs mois à discuter avant de passer à l'acte. D'après une étude de 2023 menée par l'organisation WeProtect Global Alliance qui lutte contre la maltraitance et l'exploitation des enfants en ligne, au moins deux enfants sur trois y seraient confrontés.

Outre les prédateurs pédocriminels, internet regorge également d'arnaqueurs en tous genres, mettant en danger les cibles faciles que sont les enfants. Certains n'hésitent pas à faire miroiter des récompenses attirantes comme des sommes mirobolantes ou à faire envie en proposant un accès gratuit à un jeu en ligne pour faire tomber l'enfant dans le piège et lui extorquer de l'argent ou des informations confidentielles (numéro de carte bancaire des parents par exemple). L'enfant, honteux de s'être fait avoir, peut tenter de dissimuler la vérité plutôt qu'avouer son erreur. Par ailleurs, les enfants ne se méfient pas des liens suspects et des tentatives d'hameçonnage en ligne (phishing). Sans faire attention, ils peuvent télécharger un logiciel malveillant qui s'emparera de votre terminal numérique et de vos contenus.

3 conseils pour éviter les dangers d'internet :

Connaître la vie numérique de son enfant

Conseil Aidodarons 1/3

Sans être intrusif, tenez-vous au courant des activités numériques de votre enfant afin de pouvoir réagir sans délai en cas de problème.

S'informer de manière ludique

Conseil Aidodarons 2/3

Le site Cybermalveillance.gouv.fr propose des contenus ludiques et familiaux pour s'informer sur les multiples dangers numériques et les méthodes pour les éviter ou les contrer.

Appliquer la règle du "3-6-9-12"

Conseil Aidodarons 3/3

Psychiatre spécialiste de la question numérique, Serge Tisseron recommande d'éviter les jeux vidéos avant 6 ans, l'accès à internet avant 9 ans et l'accès à internet sans surveillance avant 12 ans.

Après dix ans en tant qu'assistante administrative puis professeur documentaliste de l'Éducation Nationale, et des formations aux métiers du web, je rédige des articles sur des sujets très variés. Aujourd'hui maman, je suis les tendances actuelles sur la parentalité et le développement de l'enfant pour fournir des informations fiables mais neutres à mes lecteurs.