Maman solo : les clés pour concilier emploi et monoparentalité

En France, une famille sur quatre est monoparentale, selon la Fédération Nationale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (FNCIDFF). Dans 82% des cas, ce sont des femmes qui en assument seules la responsabilité. Chaque jour, ces mamans solos doivent relever de nombreux défis. Au-delà des difficultés financières, concilier emploi et parentalité s'apparente souvent à un véritable parcours du combattant.

Temps partiel imposé, précarité professionnelle, difficultés de garde… Les obstacles sont nombreux. Dans cet article, nous faisons le point sur les épreuves auxquelles elles sont confrontées et partageons des pistes concrètes pour trouver du soutien.

Monoparentalité : un accès difficile à l'emploi

Avoir un travail ne garantit pas d'échapper à la précarité. Dans son guide édité en 2022, la FNCIDFF révèle que 45% des mères cheffes de famille vivent sous le seuil de pauvreté. Pourtant, 67% d'entre elles ont un emploi (contre 81% des pères solos). Pour la Fédération, cela s'explique en partie par "le manque de soutien organisationnel et l'insuffisance généralisée des mesures de conciliation emploi-famille [qui] contrarient l'accès aux responsabilités pour les mères de famille".

Nathalie Bourrus, journaliste ex-reporter de France Info, livre un exemple criant dans son ouvrage Maman solo, les oubliées de La République : "Quand les familles nombreuses ont droit à cinq journées enfant malade par an et les couples trois chacun, les mères célibataires n'en ont que trois".

Plus largement, les mamans solos se retrouvent souvent démunies face aux difficultés de garde, ce qui les conduit à réduire leur temps de travail. En 2024, 40% des mères célibataires travaillaient à temps partiel non pas par choix mais de manière subie, selon la Fédération Syndicale des Familles Monoparentales.


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Des emplois précaires choisis par commodité

Face aux difficultés rencontrées pour faire garder leurs enfants, des mamans solos choisissent des emplois précaires dès lors qu'ils se situent à proximité de leur domicile et possèdent des horaires adaptés à leur vie familiale, précise la FNCIDFF.

Ce constat est également partagé par François-Xavier Devetter, professeur de sciences économiques, et Oriane Lanseman, doctorante en économie, dans leur ouvrage Les familles monoparentales – Conditions de vie, vécu et action publique. En plus d'une certaine vulnérabilité au chômage, les mères sont "contraintes d'accepter des emplois inadéquats", écrivent-ils. Précaires et à temps partiel, ils ne procurent "que de faibles revenus".

Malgré le manque d'argent et de perspectives d'évolution, les mères qui élèvent seules leur enfant restent attachées à leur emploi, de peur de ne pas en retrouver un autre. Une maman solo sera "plus investie dans (…) le maintien d'un emploi qu'elle incarne la seule ressource financière du foyer", résume la FNCIDFF.

Aide à la garde d'enfant : quelles mesures concrètes ?

Des aides existent pour alléger votre budget. Si vous avez des enfants en bas âge, vous pouvez bénéficier du complément de libre choix du mode de garde (CMG). Comme l'explique le ministère du Travail sur son site, il "contribue au financement de la garde d'un enfant de moins de 6 ans", que ce soit par un assistant maternel, une garde d'enfant à domicile ou par certaines crèches familiales ou micro-crèches. Pour les mamans solos, le plafond de ressources pour le bénéfice du CMG est majoré de 40% tandis que les montants plafond de cette prestation sont majorés de 30%.

À partir du 1er décembre 2025, chacun des parents pourra bénéficier du CMG pour ses enfants dans le cas d'une garde alternée. Mais qu'en est-il des enfants plus âgés ? "Au-delà de 6 ans, les dispositifs publics d'aide à la garde d'enfants sont limités", reconnaît le ministère du Travail. En réponse à cette difficulté, il est prévu que le CMG soit étendu jusqu'aux 12 ans de l'enfant à compter du 1er septembre 2025 pour les mamans solos.

Nos trois conseils

Rendez-vous au CIDFF

Conseil Aidodarons 1/3

Les Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles vous informent, orientent et accompagnent dans toutes vos démarches d'insertion professionnelle.

Le CMG en ligne

Conseil Aidodarons 2/3

Estimez vos droits à la prestation en remplissant le formulaire sur Service Public

Les crèches AVIP

Conseil Aidodarons 3/3

En recherche d'emploi ou en formation, confiez votre enfant de moins de 3 ans à une crèche à vocation d'insertion professionnelle.

 

Émilie Cartier est rédactrice depuis plus de sept ans. Elle crée des articles pour divers médias comme TF1 ou Maison à part. Spécialiste de la décoration intérieure, elle écrit également sur la parentalité, notamment pour Aidodarons, mais aussi sur la psychologie, le bien-être et les nouvelles tendances.