
Comment lutter contre les risques de l’isolement en tant que mère seule

Victimes de la précarité, les mères seules font face à divers défis socio-économiques. Si plus d’un tiers des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, elles doivent aussi faire face à des conséquences plus invisibles.
Les femmes sont à la tête des familles monoparentales dans 82 % des cas, d’après l’Insee. Ces mamans solos, de plus en plus nombreuses, vivent dans une réalité socio-économique difficile, en étant plus vulnérables face à la précarité. 19 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres contre 7 % des couples avec un ou plusieurs enfants, selon l'Observatoire des inégalités. “Ce qui va faire une mère isolée, c’est aussi l’environnement social et géographique qui va empirer les situations. Une mère isolée issue d’un quartier populaire peut par exemple avoir du mal à obtenir des horaires plus souples à son employeur si elles ne sont pas cadres”, explique Selim Derkaoui sur France Inter, journaliste et auteur de Laisse pas traîner ton fils (éd. Les Liens qui libèrent).
Une mère seule gère l’ensemble des responsabilités financières, éducatives et émotionnelles : une situation qui rend le quotidien difficile. “De la part de la société en général, j’aimerais un peu plus de reconnaissance envers les mères célibataires. On ne se rend pas compte de la pression qui pèse sur nos épaules. Toute la charge repose sur nous, et c’est dur. On aurait besoin de plus de soutien”, partage Mélissa, maman solo d’un petit Louis, auprès de Mademoizelle.
Trouver des relais pour faire garder les enfants
Les mères seules qui travaillent ou sont en formation ont très peu de temps à se consacrer. Avec l’éducation d’un (ou plusieurs) enfant(s) et un foyer à gérer seule, il est difficile de s’accorder une pause. “Parfois, ma vie de mère solo me pèse, car tout repose sur mes épaules. Il n’y a pas de pause dans la vie d’un parent isolé, on enchaîne tout le temps, on court tout le temps. J’ai un peu l’impression d’avoir un rythme de vie militaire avec des horaires à respecter et un rythme assez carré pour Louis, mais c’est nécessaire pour apprendre à gérer”, témoigne Mélissa auprès de nos confrères, qui espère voir naître plus de “salles de sport avec garderie” et “des restos kids friendly” afin de retrouver une vie sociale plus dense.
C’est pourquoi il existe des associations, des garderies ou des crèches qui aident les familles monoparentales, afin de faciliter la garde d’enfants. Souffler sans son protégé peut permettre d’alléger une partie de la charge mentale ressentie, d’autant plus que les mères isolées sont souvent jugées sur leur situation vis-à-vis de leur enfant. “On sous-entend que ma fille est traumatisée (ce qu’elle n’est pas), mais aussi que c’est ma faute, comme si je lui imposais une situation qui, en réalité, n’a rien à voir avec ma volonté. Car la question de la culpabilité est omniprésente, quel que soit le préjugé sur les mères célibataires. Nous sommes perçues comme étant toujours en faute”, détaille Neika, mère célibataire, au HuffingtonPost.
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Heureusement, des projets collectifs redonnent du lien et de la force.
Rejoindre des groupes de parole
Outre le fait de se faire épauler de temps en temps pour faire garder ses protégés, il est primordial de pouvoir trouver un endroit où parler de sa situation sans jugement. Les stigmates et clichés de la société prennent beaucoup de place chez certaines mères seules, comme le confie Neika. “Ces préjugés et cette violence qu’on nous envoie au visage n’ont qu’un seul résultat : l’isolement profond des mères célibataires. L’idée même de demander de l’aide quand on en a besoin est inenvisageable. (...) C’est très dangereux et quand les mamans sont en détresse et qu’elles ne peuvent pas avoir de relais, les enfants en pâtissent tout autant”, explique la maman engagée. Des associations ou des groupes de parole de mères seules permettent à ces dernières de trouver des oreilles attentives. Échanger sur ses situations et pouvoir se sentir comprise est une façon simple de prendre du recul sur sa situation.
3 conseils pour lutter contre l’isolement des mères célibataires
Se créer un réseau solidaire à son échelle
Conseil Aidodarons 1/3
Si cela peut être difficile, s’appuyer sur sa communauté peut être une solution pour lever le pied. Cela peut par exemple passer par le fait de mutualiser les trajets vers l’école avec d’autres parents d’élèves.
Prendre soin de sa santé mentale
Conseil Aidodarons 2/3
Il existe des permanences psychologiques gratuites ou à tarif réduit (CMP, associations, plateformes de soutien en ligne). Renseignez-vous auprès de votre assistant.e social.e ou de votre commune.
Se renseigner sur ses aides et ses droits
Conseil Aidodarons 3/3
N’hésitez pas à solliciter l’école, la mairie ou les associations : le soutien institutionnel et collectif est essentiel.