Mon enfant souffre de nomophobie, comment l'aider à décrocher de son téléphone ?

Avec l'arrivée du premier portable, certains enfants sont sujets à la nomophobie. Une addiction sérieuse au téléphone portable qui peut avoir bien des conséquences sur la santé. Heureusement, il existe des solutions pour lutter contre ce problème.

De l'arachnophobie, peur des araignées, à l'agoraphobie, peur de la foule, en passant par l'originale arachibutyrophobie, peur d'avoir du beurre de cacahuètes collé au palais, les peurs irrationnelles ne manquent pas. Mais il en est une bien de notre temps : la nomophobie. Son nom vient de l'expression anglaise "no mobile phobia", comprendre peur de l'absence de téléphone portable. Désigné mot de l'année en 2018 par les lecteurs du Cambridge dictionary, comme le relaie Libération, "nomophobie" ne désigne toutefois pas une maladie, mais plus un comportement excessif que l'on peut aisément comparer à de l'addiction. Et les jeunes sont loin d'être épargnés par cette nécessité d'être constamment connectés, selon le professeur de l'Université de Genève, Daniele Zullino.

Concrètement, la nomophobie se manifeste par un besoin irrationnel de vérifier constamment, de jour comme de nuit, son téléphone portable afin de s'assurer qu'aucun sms, appel, notification… n'a été manqué. On constate également chez les sujets qui en souffrent une hyperactivité sur les réseaux sociaux, des actions sans but précis comme surfer sur Internet sans savoir ce qu'on cherche, une difficulté à se concentrer sur d'autres activités loin de son téléphone, mais surtout une panique à l'idée de ne plus avoir de batterie, de voir son téléphone éteint ou inaccessible, ainsi qu'un isolement social et/ou une irritabilité en cas d'éloignement du téléphone, relèvent le site Santé sur le net et la mutuelle des étudiants LMDE.

Des conséquences sérieuses sur la santé

La nomophobie n'est pas sans conséquence sur la santé. Stress, anxiété, insomnie et isolement peuvent en découler sur le plan mental. Au niveau physique, l'exposition prolongée aux écrans engendre de la fatigue visuelle, mais il peut aussi y avoir des problèmes musculosquelettiques, comme des douleurs cervicales et dorsales. Sans compter la sédentarité, de laquelle peuvent découler d'autres soucis comme des risques de maladies cardiovasculaires, d'obésité… Les relations sociales sont également affectées. En famille ou avec des amis, un enfant scotché à son téléphone interagira moins avec les autres. Cela conduit généralement à son isolement. La nomophobie peut avoir aussi des conséquences sur la productivité, avec à la clé pour les plus jeunes, des résultats scolaires en berne. Enfin, l'enfant peut avoir des comportements dangereux comme le fait de regarder son téléphone en traversant la route.

Comment combattre la nomophobie ?

Pour remédier à la nomophobie, plusieurs choses peuvent être mises en place. Pour ceux dont les enfants viennent tout juste d'acquérir leur premier téléphone, il s'agit d'instaurer d'entrer de jeu des bonnes pratiques comme une utilisation limitée, avec des plages horaires sans téléphone, comme lors des repas ou dans la chambre au moment de se coucher, indique la LMDE. Certaines applications permettent de connaître le temps passé sur le téléphone et peuvent servir d'indicateur aux parents pour savoir quand sévir et quand relâcher la pression. Il peut être intéressant également d'instaurer des temps où le téléphone doit être posé dans un bac par exemple ou encore de désactiver certaines voire toutes les notifications, suggère Futura. L'idéal reste d'organiser des activités sans technologie : jeux de société, lecture (sur un livre), activités créatives (poterie, peinture…), balades, sorties sportives, culturelles, en famille ou entre amis. Pour ceux dont les enfants sont déjà accros, il s'agira de réduire dans un premier temps l'utilisation du téléphone par étapes. Commencer par les repas, puis la chambre quelques semaines plus tard… Tout en poussant, petit à petit, l'enfant vers d'autres occupations : inscription à un cours de danse, de dessin, instauration de la balade en famille le dimanche…

Nos conseils :

Faire prendre conscience du problème

Conseil Aidodarons 1/3

Un questionnaire créé par des chercheurs de l'Université de l'Iowa peut permettre aux parents de faire réaliser l'ampleur du problème à leur enfant de manière ludique.

Montrer l'exemple

Conseil Aidodarons 2/3

Pour convaincre davantage son enfant, le parent doit lui-même montrer la voie et… poser son téléphone.

Contacter un professionnel

Conseil Aidodarons 3/3

Dans les cas les plus sérieux, il est recommandé de se tourner vers des professionnels de la santé (médecin traitant, psychologue…).

Journaliste depuis une dizaine d'années, je suis également maman et m'intéresse avec grand intérêt pour les dernières tendances en matière de parentalité, d'éducation et de développement de l'enfant.