
Algorithmes : comment les réseaux sociaux ciblent ce qui plaît à nos ados

Si votre adolescent passe trop de temps sur TikTok ou Instagram, c’est certainement en partie de la faute des algorithmes. Les réseaux sociaux lui proposent à chaque utilisation un contenu sur-mesure, qui le fera revenir et rester sur l’application à coup sûr.
Depuis plusieurs années déjà, les réseaux sociaux font partie de la vie quotidienne de nos adolescents. Avec des milliers d’heures de contenu postées chaque jour, des tendances émergentes et de l’interactivité entre les utilisateurs, TikTok, Instagram ou Snapchat restent des applications incontournables chez les jeunes. Un tiers des 16-25 ans passe 1 à 3 heures par jour sur les réseaux sociaux, comme l’atteste l’enquête publiée en mars 2025 par Diploméo.
Ces applications offrent une fonctionnalité de messagerie permettant à ses utilisateurs de converser entre eux, mais elles leur permettent aussi d'accéder à tout un tas de contenus qui a été soigneusement pensé pour leur plaire. Chaque réseau social a son propre algorithme “qui a pour fonction de classer des contenus selon un ensemble de règles”, comme le note Le blog du modérateur.
“For you page” : une page d’accueil sur-mesure
Aujourd’hui, pour garder au maximum l’attention de l’utilisateur, il faut l’alimenter en contenu sur un sujet qu’il affectionne. C’est la raison pour laquelle les réseaux sociaux actuels disposent d’une page “For you” ou “Pour toi”, avec une sélection de contenus similaires à ceux déjà consultés. Par exemple, si votre fils apprécie le contenu lié au sport automobile, sa “for you page” présentera une sélection de contenus liés à la mécanique, aux pilotes, aux voitures.
Seulement, l’algorithme - qui est est propre à chaque plateforme, mais dont le fonctionnement reste sensiblement similaire - ne s’arrête pas là. Lorsque l’utilisateur est connecté, les applications récupèrent un ensemble d’informations - comme les “likes”, les commentaires, les partages, les revisionnages, permettant d’affiner la sélection de contenu recommandée, mais aussi pour détecter d’éventuels changements de comportements ou de centres d’intérêts. L’idée ? Que l’utilisateur reste le plus longtemps et le plus fréquemment possible sur l’application. Pour rappel, les entreprises derrière TikTok (ByteDance) ou Instagram (Meta) tirent la plupart de leurs revenus avec la diffusion de publicité.
Le circuit de la récompense
Les réseaux sociaux font tout pour que les utilisateurs passent le plus de temps possible. Pour ce faire, les algorithmes deviennent de plus en plus redoutables et parviennent à agir sur le cerveau et notamment sur la dopamine, l’hormone du bonheur. “Selon Anna Lembke, spécialiste des addictions et autrice du livre Un monde sous dopamine : Retrouver l’équilibre à l’ère du plaisir instantané, nous pouvons développer une dépendance aux réseaux sociaux au même titre que les drogues”, note National Geographic.
C’est aussi pourquoi la stimulation de cette molécule produite par le cerveau peut également mener à une addiction, de la même façon qu’une personne qui devient addict à la drogue. Design d’application, likes, notifications… : les applications mettent en place une stratégie pour assouvir un système de récompense, semblable aux machines à sous des casinos par exemple. Le fait d’ouvrir TikTok ou Instagram reste un geste plus anodin que de fumer une cigarette, les personnes concernées se rendent donc compte moins facilement d’être sous l’emprise de l’addiction.
3 conseils pour accompagner son enfant sur son rapport avec les réseaux sociaux
Dialoguez
Conseil Aidodarons 1/3
Si vous estimez que votre ado passe trop de temps sur les réseaux sociaux, tentez d’abord de savoir quels sont les sujets et contenus qu’il ou elle affectionne. Le fait d’en parler avec votre enfant lui permettra peut-être de prendre du recul.
Ne pas stigmatiser
Conseil Aidodarons 2/3
Si votre ado est “accro” à son téléphone, abordez le sujet avec les bons mots, au bon moment. S’il est confronté “trop” directement à son addiction, il pourra se fermer.