Dire non à son ado : comment poser des limites sans créer de tensions ?

Tatouage, scooter, dernier iPhone… Un conflit peut vite arriver quand un parent n'exauce pas un souhait de son adolescent. Voici nos conseils pour gérer au mieux la situation.

C’est une situation souvent angoissante à vivre en tant que parent d’ado. Si l’on cherche souvent le meilleur pour ses enfants, il peut arriver que vous soyez dans l'obligation de lui refuser quelque chose dont il est persuadé d’avoir besoin : un scooter pour satisfaire son besoin d’autonomie, le dernier smartphone pour être en phase avec les copains ou encore un tatouage pour affirmer son identité…

Si vous estimez que votre décision est prise pour son bien - et vous êtes dans votre bon droit de parent, l’enfant ne va pas forcément le percevoir de la même façon.

Une situation normale

Tout d’abord, gardez à l’esprit que si conflit il y a, ce sont des situations normales.

Pendant la puberté, votre enfant se transforme également sur le plan mental et peut par exemple avoir besoin d’exprimer son désir d’indépendance.

“L’adolescent va modifier son statut psychosocial avec la reconnaissance d’une autonomie qui change profondément sa place symbolique dans le groupe social et le regard des autres sur lui”, théorise la psychologue Valérie Discour dans l’article Changements du corps et remaniement psychique à l'adolescence.

Apprendre à prendre du recul

De votre côté, il vaut mieux prendre du recul sur la situation. Demandez-vous pour quelles raisons votre ado formule son désir et pourquoi vous souhaitez le lui refuser. Prenons l’exemple d’une demande d’un tatouage. Pour rappel, il est possible de se faire tatouer avant l’âge de 18 ans, uniquement avec l'accord du tatoueur et du parent (ou tuteur légal), comme le note le site officiel de l'administration française.

Avant même de dire “non”, saisissez cette demande comme une opportunité de discussion. “Les occasions ne sont pas si fréquentes à un âge où il n’aime pas tellement parler de lui. Il n’est donc pas conseillé de dire oui ou non tout de suite, mais de chercher à comprendre ses motivations, en manifestant une réelle curiosité”, explique le pédopsychiatre Stéphane Clerget, auprès de La Croix.

Ouvrir le dialogue

En amorçant une discussion, vous lui témoignez de l’intérêt. C’est une façon de lui montrer que même si vous êtes en désaccord, vous ne lui fermez pas la porte au nez. Dans le meilleur des cas, votre échange pourrait également l’inviter à prendre lui-même du recul sur son désir. “Cette discussion lui donnera l’occasion de réfléchir à ce qu’il souhaite vraiment et dans certains cas permettra de différer l’acte”, commente le docteur Stéphane Clerget au sujet d’une situation où l’adolescent veut se faire un tatouage.

Rappelez-lui qu’il traverse une période où il change aussi beaucoup. Amenez-le à réfléchir sur la nature de son désir : besoin de conformité ou d’affirmation. Pour certains cas précis - comme le piercing - il est préférable d’attendre sa majorité. Avec de la patience, il pourra ainsi vous prouver à ses 18 ans que son souhait était fort. Au contraire, il pourra tout aussi bien se rendre compte que ce n’était qu’une lubie passagère.

3 conseils pour ne pas rompre le dialogue

Justifier l’interdit

Conseil Aidodarons 1/3

Lui donner une raison valable de votre refus permet d’enlever un peu de frustration chez votre ado.

Trouver des compromis

Conseil Aidodarons 2/3

Un beau vélo à la place d’un scooter ? En tentant de trouver un terrain d’entente, vous montrez que vous restez à l’écoute et que votre but n’est pas de lui nuire.

Reporter la discussion en cas de conflit

Conseil Aidodarons 3/3

Si vous constatez que le ton monte, reprenez le dialogue à un moment apaisé.

 

Passionnée par la photographie et l'architecture, je reste toujours connectée aux enjeux politiques et sociétaux. Curieuse et attentive, je suis à l’affût pour vous donner de bons conseils pédagogiques et améliorer votre quotidien.