Que faire si la tablette numérique fait office de baby-sitter ?

Votre enfant utilise peut-être votre tablette ou possède la sienne. Selon une étude de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique réalisée par Ipsos en février 2024, 9 ans est l'âge moyen d'acquisition d'une tablette.

Bien pratique lorsque nous sommes débordés, cet appareil numérique sert à apaiser et divertir les enfants. La dégainer pendant un trajet en voiture, dans une salle d'attente ou en cas de manque de temps pour jouer avec nos enfants, permet de désamorcer des situations difficiles. Mais est-ce vraiment la bonne solution ?

Passer trop de temps sur la tablette : quels sont les risques ?

Sans contrôle parental, votre enfant peut accéder de manière autonome à tout un tas de contenus, parfois choquants. Au-delà de ce risque, une utilisation excessive des écrans peut nuire à ses compétences sociales et à sa créativité. Certes, laisser votre enfant devant un écran le temps que vous vaquiez à vos occupations l'empêche de faire des bêtises, mais cela peut aussi lui donner de mauvaises habitudes.

Thomas Rohmer, directeur et fondateur de l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation numérique (OPEN) estime dans Parents que "c'est du temps de perdu pour l'enfant, dans son apprentissage". Pendant que ses yeux sont rivés sur l'écran, il ne découvre pas le monde qui l'entoure. Au lieu de lire, dessiner, s'amuser dans le jardin ou faire du vélo, il regarde des vidéos sur sa tablette.

Les études de l'INSERM pointent du doigt d'autres risques pour la santé. Selon elles, les enfants exposés aux écrans dès 2 ans atteignent un poids supérieur à la moyenne à l'âge de 5 ans, à cause du manque d'activité physique et de la tendance au grignotage. De son côté, le professeur François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes et membre de la Fédération Française de Cardiologie, explique sur le site de l'organisation que les enfants d'aujourd'hui ont perdu environ 25% de leur capacité cardio-vasculaire en 40 ans.

Faut-il s'en passer totalement ?

Pour Santé Publique France, il est urgent d'agir en reprenant la main. Les parents ne doivent pas se servir du support numérique comme baby-sitter mais discuter des contenus avec leur progéniture. Les enfants laissés seuls devant les écrans sont "six fois plus à risque de développer des troubles primaires du langage".

Thomas Rohmer conseille aux parents de ne pas culpabiliser mais d'agir avec des règles claires, notamment en mettant en place des limites de temps et en adaptant le contenu à l'âge de votre progéniture.

La pédiatre Sylvie Dieu Osika, co-auteure avec Éric Osika de l'ouvrage L'enfant-écran : comment échapper à la pandémie numérique ? ne diabolise pas les écrans mais recommande aux parents de rester attentifs à leurs enfants. Dans Madame Figaro, elle résume : "L'essentiel est donc de savoir ce que l'enfant regarde, d'être disponible pour lui car il se construit à travers notre regard, de l'accompagner et d'échanger avec lui".

Les conseils d'Aidodarons

Laisser tomber la tablette pour faire du sport

Conseil Aidodarons 1/3

Votre enfant a besoin de 60 minutes d'activité physique quotidienne (marche à pied, jeu de plein air, sport…).

Pas de tablette le matin

Conseil Aidodarons 2/3

Au cours du petit-déjeuner ou pendant que vous êtes sous la douche, ne mettez pas votre enfant devant un écran car il aura du mal à se concentrer en classe.

Loin des yeux…

Conseil Aidodarons 3/3

Pour éviter que votre enfant ne pense à la tablette, éloignez-la de sa vue.

Émilie Cartier est rédactrice depuis plus de sept ans. Elle crée des articles pour divers médias comme TF1 ou Maison à part. Spécialiste de la décoration intérieure, elle écrit également sur la parentalité, notamment pour Aidodarons, mais aussi sur la psychologie, le bien-être et les nouvelles tendances.